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Libération
Reportage

Une plaque tournante des nouvelles mafias.

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Pionnière d'un système bancaire moderne, la Hongrie a vu affluer beaucoup d'argent en mal de blanchiment.
publié le 6 novembre 1999 à 1h49
(mis à jour le 6 novembre 1999 à 1h49)

Où est passé l'argent de la Stasi? Peut-être dans les coffres de la Banque nationale de Hongrie où, au début des années 80, les services secrets de l'ex-Allemagne de l'Est auraient déposé des fonds secrets. Une commission allemande chargée d'en retrouver la trace ­ 3 milliards de deutsche Mark selon le quotidien magyar Vilaggazdasag ­ juge la piste suffisamment sérieuse pour enquêter en Hongrie. La Stasi avait-elle voulu échapper au contrôle de Moscou? Ou financer des opérations occultes à partir de la Hongrie que le terroriste Carlos avait choisie comme base arrière à la fin des années 70? Des questions encore sans réponse bien qu'il soit notoire que la Hongrie a joué le rôle de guichetier sous le communisme. «Dans le bloc soviétique, on avait réparti les rôles; l'espionnage aux Bulgares, la fabrication d'armes et d'explosifs aux Tchèques et Allemands de l'Est, et la gestion des fonds des services secrets aux Hongrois», résume un banquier budapestois. Retrouver l'argent de la Stasi ne sera pas aisé, car en 1987, la Hongrie a été le premier pays de l'Est à créer des institutions financières privées. Les fonds ont transité vers des banques commerciales où l'on pouvait en outre ouvrir des comptes anonymes. Une loi de 1991 a prescrit cette option, mais les comptes ouverts avant cette date existent toujours ­ ce que critique l'Union européenne. Certes, la Hongrie a restructuré son réseau bancaire entre 1993 et 1995 et la majorité des établissements est aujourd'hui contrôlée par