Menu
Libération
Reportage

IMMOBILIER. «Ici, c’est la revanche sur la ville».Univers de béton, fourmilière anonyme... les tours n’ont pas beaucoup d’adeptes.

Article réservé aux abonnés
Pourtant, ceux qui y habitent voient d’un autre oeil l’univers urbain. Et les prix n’atteignent pas toujours des sommets.
publié le 17 novembre 1999 à 1h41

C’est un village vertical. Une bourgade de 800 habitants version urbanisme pompidolien, avec ses 14 élus au conseil syndical de l’immeuble et un budget annuel de 5,2 millions de francs pour son fonctionnement. Le «village» a sa piscine. Pour s’y rendre, il faut emprunter l’ascenseur comme d’autres prennent le bus ou le métro pour aller plonger dans les bassins municipaux. Direction le 36e et dernier étage. Depuis le rez-de-chaussée, le voyage dure à peine une minute. Sauf aux heures de pointe, lorsque l’ascenseur joue à l’omnibus. Perché à 105 mètres de haut, le bassin sert à la fois de lieu de baignade aux habitants de la tour Super-Italie, dans le XIIIe arrondissement de Paris, et de réserve d’eau pour les pompiers, au cas où le feu transformerait l’immeuble en enfer.

Piscine sur les toits. «D’ici, on domine l’univers urbain. Quand on est en haut, on prend une revanche sur la ville. Ce n’est plus elle qui vous étouffe mais vous qui la dominez. Du coup, on se sent libre. On n’est plus pris en tenaille entre des immeubles qui vous écrasent», affirme un nageur. La baignade est devenue un rituel quotidien pour nombre de «villageois». Certains ont acheté dans la tour pour avoir une piscine à la portée d’un bouton d’ascenseur. En fait, la plupart ont oublié que ce bassin est l’acte généreux de l’architecte qui a fait d’un élément de sécurité un lieu de plaisir pour les habitants. «On a entendu dire un tas de bêtises sur les tours. Ici, il y a déjà eu un incendie. Il a calc