New York, de notre correspondant.
En avril, une petite révolution a secoué le poste de police de New Haven, dans le Connecticut. Face à des statistiques criminelles en hausse, les forces de l'ordre locales lançaient la plus grande campagne de recrutement de leur histoire. Jusque-là rien d'extraordinaire si ce n'est que sur les affiches placardées un peu partout en ville et dans la presse on pouvait lire en gros caractères: «Le département encourage spécialement les résidents, les femmes, les Africains américains, les Hispaniques, les Asiatiques et les personnes de toutes les orientations sexuelles à venir se présenter.» C'est surtout la dernière phrase qui a retenu l'attention. En clair, pour la première fois aux Etats-Unis, l'un des corps de métier prétendument les plus macho du pays cherchait publiquement à recruter gays et lesbiennes, même s'il ne le disait pas exactement comme cela. Et le phénomène n'est pas isolé. Depuis une dizaine d'années, tous les groupes de défense homosexuels s'accordent à dire que la situation des gays et lesbiennes sur le lieu de travail s'est «largement améliorée» outre-Atlantique. Même si tout n'est pas encore idéal. La richesse de la diversité. «De nombreuses compagnies ont désormais adopté une politique interne qui refuse la discrimination sexuelle parmi leurs employés, explique Kim Mills, l'une des directrices de l'association Human Rights Campaign, parce qu'elles ont compris que la diversité de leur force de travail représente avant tout