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EMPLOI. Le sida, une autre cause de rejet.

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Au travail, 58% des salariés séropositifs cachent leur maladie.
publié le 22 novembre 1999 à 1h37
(mis à jour le 22 novembre 1999 à 1h37)

Dans l'entreprise, le sida se vit plutôt masqué. Alors qu'elle n'épargne personne, la maladie est le plus souvent assimilée à l'homosexualité, donc à un mal aux contours honteux. Selon une enquête d'Aides menée au sein de l'association, 58% des personnes atteintes par le VIH qui ont un emploi dissimulent leur séropositivité au travail. Et la cachent aussi au médecin du travail. Grâce aux traitements, elles sont pourtant de plus en plus nombreuses à rester dans le monde du travail ou à y revenir. Et veulent de moins en moins cacher leurs boîte de médicaments sous le bureau. Mais l'entreprise est plus prompte à les rejeter qu'à les intégrer. Obtenir un allégement de sa charge de travail ou des horaires plus flexibles, permettant de gérer les absences, les rendez-vous médicaux ou la prise de médicaments, relève de l'exploit. «Depuis qu'on parle de retour à l'emploi, on voit même resurgir les vieilles peurs, souligne Alain Legrand, chargé de l'insertion professionnelle à Aides. Une comptable qui devait être embauchée dans un CES, s'est vu refusé le poste après avoir annoncé sa séropositivité. Le motif invoqué était un risque de contagion. Les gens ont oublié que le sida n'est pas une maladie contagieuse, qu'elle ne s'attrape pas en fréquentant les mêmes toilettes qu'une personne séropositive.» Même constat à Act-Up, qui observe une augmentation des licenciements. «Il est difficile de le prouver, explique Axel Delmotte, vice-président de l'association, mais le licenciement inter