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Libération
Portrait

2000 et une nuit. Patrick Bouchain, architecte de l'instant.

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publié le 30 novembre 1999 à 1h28

Capteur cosmique, boîte à musique, attrape-coeurs, usine à

spectacles" Entre le crépuscule du deuxième millénaire et l'aube d'un petit matin parisien gueule de bois, onze grandes roues arrêteront le temps à partir d'une immense clameur: celle déclenchée sur les Champs-Elysées par la «mise à feu» de la tour Eiffel à la première seconde de l'an 2000. Onze roues foraines mises en mouvement par Patrick Bouchain, homme aussi roué qu'imprévisible quand il a une idée en tête pour faire tourner les têtes.

Architecte profus, créateur d'espaces magiques (du théâtre équestre Zingaro à Aubervilliers aux scènes rock des Rolling Stones), Patrick Bouchain a simplement eu l'oeil quand Catherine Trautmann a rendu public le dispositif festif préparé par la Mission pour l'an 2000. Nous sommes encore en 1998. A l'époque, la mission présidée par Jean-Jacques Aillagon fait des «portes de l'an 2000» son seul credo. Les Parisiens se voient promettre une douzaine de portiques animés par des artistes dans l'axe des Champs-Elysées, modèle déposé sur lequel toutes les communes de France sont priées de s'aligner. Le projet est exposé le 31 décembre 1998 par la ministre de la Culture place de la Concorde, devant une grande roue de hasard: celle qui, depuis quelques années, sert d'enseigne aux forains de décembre occupant une partie du jardin des Tuileries. Pour Patrick Bouchain ­ bon sang, mais c'est bien sûr! ­, cette roue est le symbole à saisir. D'autant que la préfecture de Paris oppose son veto aux p