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Libération

EMPLOI : 35 heures pas très féministes.

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publié le 13 décembre 1999 à 2h01

On avait quelque espoirs que les 35 heures renouvellent les rapports

hommes-femmes-boulot-enfants, en renvoyant ces messieurs un peu plus tôt à la maison, en accordant à ces dames une respiration dans leurs journées à rallonge ­ eh oui, elles pratiquent, en moyenne, en plus du boulot, 4 heures «d'enfants-cuisine-courses-rangement» par jour. Las, les spécialistes, dans deux ouvrages collectifs sortis récemment (1), s'accordent à penser le contraire.

Il paraîtrait que les 35 heures ne vont ni révolutionner la vie de famille, ni faciliter celle des femmes au travail. Tout bêtement parce qu'elles ont été pensées comme un moyen de créer des emplois, et non pas d'améliorer la qualité de la vie et de mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Or l'entreprise juge assez massivement ses salariés sur leur disponibilité. Bien entendu, c'est madame qui en fait les frais" professionnellement. Et si les 35 heures ont eu le mérite de faire réfléchir sur le temps passé au travail, certaines dispositions de la loi se conjuguent très clairement au masculin. Les forfaits, par exemple, explique Michel Miné, juriste, spécialiste du droit social, qui permettent aux entreprises de sortir tout ou partie de leur encadrement du comptage du temps de travail. Et qui risquent de creuser davantage l'écart entre les cadres hommes et femmes (elles ne sont déjà que 30% à occuper un poste à responsabilité). Nombre d'hommes vont travailler sans compter. Logiquement, leur employeur voudra les récompenser