Polyvalence à tous les étages" ce pourrait être la devise de
l'imprimerie Artésienne, installée à Liévin, dans le Pas-de-Calais. Secrétariat, standard, papeterie, prépresse, etc., depuis que la semaine de travail ne compte plus que 33 heures, aucun des 70 employés n'est figé à son poste. Le jeu des chaises musicales a commencé il y a deux ans, dans le cadre de la loi Robien. Et dans une optique, affichée, de faire croître l'entreprise. Côté méthodes: «Nous avons mis en place, à l'époque, un plan de développement et d'investissement sur trois ans, ainsi qu'un plan de formation à la polyvalence, également étalé sur trois ans», explique Bernadette Delahaye, directrice générale. Des tuteurs, un par secteur, ont été chargés de superviser la formation des salariés en général, leur aptitude à la polyvalence en particulier. Or, dans cet univers industriel où le travail posté était jusqu'alors la règle (sur une même presse, par exemple, deux imprimeurs se relaient, l'un le matin, l'autre l'après-midi), partager le travail a constitué une petite révolution.
Une fois par semaine, désormais, «le jour de RTT» comme on dit, une grosse partie des salariés cumulent leur charge de travail et celle d'un absent. Ce jour-là, au lieu de travailler huit heures, ils alignent dix heures de rang, parfois sur deux postes à la fois. C'est le prix à payer pour avoir sa journée libre dans la semaine. Selon les services et le niveau de qualification des salariés, la polyvalence plaît plus ou moins. Danie