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Libération

EMPLOI. 35h à tout faire. Polyvalence, binômes, transversalité. La réduction du temps de travail annonce-t-elle la fin du «chacun son poste»?

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publié le 20 décembre 1999 à 2h22

Grâce aux 35 heures, les salariés vont pouvoir se pacser avec leurs

collègues de bureau. «La réduction du temps de travail va provoquer une rupture radicale dans l'organisation du travail», affirme Antoine Masson, chargé de mission à l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact). «Elle entraînera vraisemblablement un fort développement du travail en équipe en général, en binôme en particulier. On le constate déjà.» Cadres et non-cadres vont devoir apprendre à travailler en commun, à banir le chacun son dossier, chacun son client, une petite révolution en somme. Et qui s'explique en partie arithmétiquement. Les absences «RTT» ne peuvent pas se gérer comme les classiques congés payés. Avant, quand un salarié prenait ses congés, on le remplaçait" ou pas. Souvent, les dossiers restaient en souffrance. C'était le règne de la débrouille. Comme les fameuses cinq semaines de vacances tombaient largement dans les périodes creuses d'activité, l'été notamment, il n'y avait pas lieu de modifier fondamentalement l'organisation du travail.

Avec les 35 heures, tout se complique. Désormais, les entreprises doivent intégrer l'idée que leurs salariés n'ont pas à être présents cinq jours sur sept, pendant toute l'année. Le temps de l'individu et celui de l'organisation ne coïncident plus. «Jusqu'à présent, les employés d'une usine travaillaient cinq jours sur sept, ce qui correspondait aux horaires de fonctionnement de l'entreprise. Là, on découple franchement l'ouve