Moscou de notre correspondant.
A peine nommé président par intérim, Vladimir Poutine signait un décret accordant «des garanties» au président démissionnaire et à ses proches. Eltsine peut dormir tranquille: il conserve son immunité de chef d'Etat et ni lui ni ceux de son clan ne risquent d'être poursuivis. La «Famille» respire. Ce terme est apparu dans la presse quand la santé déclinante du Président et la multiplication de ses gaffes ont clairement montré qu'il ne tenait plus seul les rênes du pouvoir. Même si, par orgueil, il continuait à prendre les grandes décisions. La «Famille» c'est une sorte de société mi-publique mi-secrète, une bande d'amis ayant bricolé un paradis fiscal à la russe et, désormais, une cohorte de hors-la-loi protégée par un oukase présidentiel.
La princesse du Kremlin En font partie d'abord des membres de la famille au sens strict. Avant tout, la fille cadette de l'ex-président, Tatiana Diatchenko, la quarantaine. Discrète, n'accordant pas d'interview, on la dit orgueilleuse (comme son père), aimant le luxe. Celle que l'on surnommait jusqu'à ces derniers jours «la princesse du Kremlin» a suivi des études scientifiques avant de s'occuper de la carrière de son père lors de la campagne présidentielle de 1996. Nommée l'année suivante conseillère présidentielle, elle peaufine l'image de son géniteur, mais son rôle apparaît bien plus important. Le Président étant peu accessible, c'est vers Tatiana que l'on se tourne. Si elle ne touche officiellement aucun