Après avoir conseillé Bernard Arnault pour ses investissements dans
les start-up américaines, Jean-Bernard Tellio est aujourd'hui responsable de la branche européenne du fonds de capital-risque américain Carlyle pour ses investissements dans le secteur de l'Internet.
Après les Etats-Unis, l'Europe s'emballe pour les start-up. Le mouvement n'est-il pas excessif?
Non, si on compare le poids des entreprises de nouvelles technologies aux Etats-Unis et en Europe. La valorisation des sociétés européennes représente à peine 1% du Nasdaq. Les places sont à prendre en Europe, elles ne le sont plus aux Etats-Unis. Mais pour l'instant, il y a trop de dumb money (argent gaché) sur la table, pas assez de smart money (argent malin). Les gens ne savent plus quoi faire des fonds dont ils disposent. Je ne comprends pas qu'il y en ait encore pour investir dans le courtage en ligne (une vingtaine de sites en France, ndlr). Dans ce secteur, il restera trois ou quatre sociétés en Europe. En France, certaines valorisations explosent sans aucune réalité derrière. Il y a de très bonnes start-up, qui ont un concept original, un bon management, qui sont capables d'exécuter des transactions, de délivrer des produits. Mais elles sont peu nombreuses.
Quelle place vont prendre les start-up dans l'économie?
Les start-up vont à toute blinde. Face à elles, les grandes corporations sont mortes. Obsédées par leurs actionnaires, elles ne sont pas aptes à gérer la nouvelle économie. C'est ce que montre la bataille