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EMPLOI : Pénurie à tous les étages. Au bon plaisir de Serge.Ajusteur-monteur, il a opté pour l'intérim et gagne autour de 12 000 F.

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publié le 17 janvier 2000 à 21h54

Trouver un emploi? Demain, il pourrait s'il voulait. L'an dernier,

il a décliné deux offres, trop heureux d'avoir une «spécialité» courue. Serge est ajusteur-monteur. Il assemble des machines, pour l'automobile essentiellement. Et si le secteur industriel a toujours eu du mal à recruter, lui n'a jamais eu de mal à se caser. C'est d'ailleurs pour cela qu'au lieu d'intégrer une entreprise, il a opté pour l'intérim chez Manpower. Il ne le regrette pas, particulièrement en ce moment. «Cet hiver, dit-il, j'ai enchaîné les missions.» Pas de coupures, et des bulletins de paie qui vont bien. «En général, ils me payent autour de 60 F de l'heure. Dans la petite entreprise où je travaille en ce moment, ils m'ont même proposé 67 F de l'heure, plus une prime de déplacement. Ce qui me fait du 12 000 à 13 000 F net.» Manpower confirme, il y a pénurie d'ajusteurs, et leurs salaires s'envolent ­ 70 francs de l'heure dans la région parisienne. A ces conditions pécuniaires, la liberté a du bon. «Le milieu industriel est assez dur. Je ne peux pas dire que le travail soit pénible. Bon, bien sûr, on est en bleu de travail, mais ajusteur, ce n'est pas le poste le plus salissant, ni le moins intéressant. C'est physique, c'est répétitif, oui, mais nettement mieux payé que d'autres métiers, comme électricien par exemple. Moi je comprends que les jeunes ne veuillent plus venir. Depuis dix ans que je fais de l'intérim, j'en ai vu pas mal arriver et repartir. Mais pour un Smic amélioré, je préférerais a