Deux ans après sa formation, Romain, 29 ans, spécialiste des réseaux
de données, vient de quitter son premier employeur pour un groupe de télécoms.
«Quand on postule pour un groupe international, on passe quatre à six entretiens. Moi, j'en ai eu un seul, qui a duré deux heures. En sortant, je savais qu'on allait faire affaire. Avec mon diplôme de Télécom Paris et une expérience en Asie, je pouvais mettre la barre haut. J'ai demandé un salaire supérieur de 30% aux grilles les plus optimistes. Et naturellement, des stock-options et une voiture de fonction. Mon futur patron n'a pas cherché à discuter. En changeant d'employeur, mon salaire, à lui seul, a fait un bond de plus de 60%! On n'est pas nombreux aujourd'hui à avoir une bonne visibilité sur l'interaction des technologies et des services qui vont avec. On peut demander ce qu'on veut et c'est légitime. J'interviens sur d'énormes projets, quand ça rentre, c'est en dizaines de millions de dollars. On est dans une logique de business: si je ne fais pas mon chiffre, je gicle. Je n'ai pas choisi ce boulot pour le fric mais pour m'amuser. Je suis arrivé sur le marché du travail au bon moment, quand le secteur explosait. C'est une chance, j'en profite. Le chômage, je n'y pense même pas, c'est un autre monde. Ça peut paraître dur de dire ça, mais c'est une réalité.
«Je n'ai pas le sentiment d'avoir chopé le melon, je ressens juste une vraie jubilation à me donner à fond et à voir le business tomber. Je n'ai pas d'enfant, je passe prè