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Analyse

EMPLOI : Bureau cocon. Le bureau devient une seconde peau. Une analyse d'Irène Solec*. «Une logique spéculative».

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par Irène SOLEC
publié le 24 janvier 2000 à 21h43

Si certains employeurs bichonnent leurs salariés en leur ménageant

de vastes bureaux presque des appartements, d'autres s'y essaient en soignant les espaces collectifs dits partagés (salles de réunion, machine à café, couloirs, hall"). Ils peuvent prendre la forme de salon, bar ou de cafétéria, ou simuler une place publique avec réverbères et vélos. Mais la logique de ces aménagements un peu particulier est avant tout spéculative: pour qu'un espace de travail soit rentable, il est nécessaire qu'il contienne moins de postes de travail que d'employés et que les surfaces individuelles attachées à ces postes soient les plus réduites possible. On descend parfois sous les 4 m2 par personne, la surface d'une petite salle de bains" Du coup, les espaces collectifs partagés deviennent des espaces vitaux, pour ne pas dire de survie. Ils prennent le relais obligé de ces petites surfaces individuelles.

Initialement voués à la détente, ils se transforment en véritables entre-deux dans l'entreprise, sortes d'espaces de travail qui n'ont pas l'air d'en être. Surtout chez les créatifs et les consultants: fauteuils club, tables basses et lumières tamisées se substituent à la chaise à roulettes, aux dessertes en Formica et aux faux plafonds éclairés. Le bureau se mue en salon, club, hôtel, bar, balayant du même coup tous les dogmes fondateurs des espaces tertiaires. C'est la fin du symbole du travail" Seule prévaut l'image d'un confort lié aux rencontres, à la sympathie, voire au cocooning. L'é