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Libération

EMPLOI. Chaque semaine, chronique de la vie de bureau. Panique à bord.

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publié le 24 janvier 2000 à 21h43

Marie-Claire, 42 ans, travaille comme vendeuse caissière dans un

grand magasin parisien au rayon lingerie.

«La période des soldes est la plus stressante pour moi. Parfois, je me demande si travailler le 24 décembre, même jusqu'à 22 heures, ça n'est pas moins fatigant. Les soldes, c'est la pire des épreuves. Nos clients habituels ont disparu de la circulation. On voit arriver des bataillons de gens qui flairent les bonnes affaires et sont parfois prêts à se battre pour arracher un soutien-gorge en promo. Nous, nous sommes là d'abord pour les calmer, éviter que ça ne tourne en bataille rangée pour un bandeau Calvin Klein à moins 40%. Enfin, on fait ce qu'on peut parce que pendant les soldes, on doit aussi assurer la vente à la caisse. Et ça, c'est dur. Les files d'attente s'allongent. Les gens s'énervent et sont de plus en plus désagréables. Pour un rien, on se fait insulter. Samedi, une fille voulait payer par chèque mais n'avait sur elle ni carte d'identité, ni permis, bref aucun papier. Je lui ai dit que je ne pouvais prendre son chèque. Elle m'a traitée de tous les noms. Heureusement, une de mes collègues est arrivée et l'a entraînée à l'écart. Sinon, je crois qu'elle était capable de me retourner la caisse sur la figure.

Pendant les soldes, j'ai souvent l'impression que les gens nous détestent. Ils nous rendent responsables de tous leurs petits et grands désagréments, nous agressent s'il manque des tailles, si certaines pièces n'ont pas de réduction. C'est simple, lorsqu'on