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Libération
Éditorial

EMPLOI : Les jeunes et le travail. 1- Les vernis de l’informatique.

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La grande mutation.
publié le 21 février 2000 à 22h41

Des jeunes devant le miroir de la vie dite active. Quelques certitudes, des doutes, des attentes et des craintes, juste avant ou peu après le grand saut dans le monde du travail. L’idée que l’on s’en fait. L’idée, surtout, que l’on se fait de soi-même dans une nouvelle communauté qui ne sera plus la famille. Que l’on soit promis à un avenir sans nuages ou que cet horizon reste désespérément bouché. Avec ce numéro, le cahier Emploi engage une plongée à l’intérieur de la «planète jeunes», de ceux qui aiguisent leurs appétits dans des juniors entreprises intégrées à leur école d’ingénieur ou qui sont déjà en situation dans la Net-économie, à ceux qui, sans diplôme, sont confrontés à la précarité et à son lot d’horaires flexibles, de temps partiels, de CDD (le numéro de la semaine prochaine). La perspective ne cesse de se modifier. Chaque étape, au gré des évolutions de la production, a fabriqué une attitude générationnelle vis-à-vis du travail. Il y a eu, notamment depuis les années 70, le refus affiché du labeur ouvrier issu de la révolution industrielle. Un refus qui n’a cessé de grandir chez les jeunes générations de toutes les catégories sociales. Eviter l’usine, les chantiers, les champs. Sortir des schémas aliénants et des modes de vie prolétariens. Il y a, depuis peu et surtout chez les cadres, un détachement de plus en plus marqué de l’entreprise, comme si la vie était ailleurs et que le salariat n’était définitivement plus LE modèle d’intégration. Qu’y aura-t-il, mai