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Libération

EMPLOI. La France à la traîne. Barrières psychologiques et technologiques, entreprises réticentes: seuls 2% des salariés sont télétravailleurs.

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publié le 28 février 2000 à 22h32

En France, 400 000 salariés ont décidé d'installer leur bureau à la

maison. Seulement 400 000. Le chiffre, discuté, comptabilise les salariés qui travaillent au moins une fois à l'extérieur de leur entreprise. Mais le télétravail ne décolle pas, malgré les timides programmes d'aides mis en place par les Régions ou les financements des chambres de commerce et d'industrie. C'est la définition même du télétravail, «travail effectué à distance, sans possibilité physique pour le donneur d'ordres de surveiller l'exécution de la prestation et au moyen des nouveaux outils technologiques d'information et de communication», qui semble freiner son développement.

D'un côté, les entreprises ont du mal à accepter l'autonomisation de leurs salariés. «Les traditions de management ne sont pas adaptées à cette nouvelle façon de travailler, explique Denis Berard de l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail). Le contrôle et la surveillance restent très importants en France.» Le chercheur, qui a étudié une expérience de télétravail aux Mutuelles du Mans, est très pessimiste sur son éventuel développement. Du moins tant que dans les entreprises françaises, «la hiérarchisation sera excessive, les services resteront cloisonnés et le culte du secret dominera», détaille-t-il. Pour Nicole Turbé-Suetens, consultante qui préside l'association française du télétravail et des téléactivités (AFTT) (1), les 35 heures n'ont pas, non plus, amélioré les choses. «Toutes les boîtes s