Il est de dos, la veste jetée sur l'épaule, anonyme. Une main dans
la poche. L'air du cadre qui doute, voire qui a l'impression de se faire avoir. Et même si on ne voit pas son visage, on suppose que la réduction du temps de travail (RTT), pour lui, ne s'est pas traduite par des jours de congés supplémentaires, une meilleure organisation des services, une plus grande délégation des dossiers entre collègues. Tout ce qui aurait pu lui redonnerconfiance dans l'avenir de son entreprise. Or ce cadre là ne veut pas passer à côté des 35 heures. Il veut en profiter. Mais, voilà, il ne sait pas comment s'y prendre. Il est désemparé.
Heureusement, la CFDT vole à son secours. Pour la première fois le syndicat lance une grande campagne de pub destinée à promouvoir les 35 heures chez les salariés, plutôt cadres visiblement. Depuis le 31 janvier, les affiches sont visibles sur tous les murs de France, en attendant une campagne de presse, des dépliants publicitaires et une distribution de cartes postales gratuites. Un numéro indigo, indiqué sous le slogan, répondra jusqu'en juillet à toutes les demandes sur les 35 heures. A l'autre bout du fil, une opératrice donne des numéros de téléphone de sections syndicales locales , fournit tous renseignements utiles pour négocier les 35 heures ou répond à des questionnements plus personnels . En une semaine, le numéro conseil du syndicat (0825 0825 35) a reçu plus de deux mille appels de salariés désorientés. Jusqu'ici, aucun syndicat n'a communi