Devant le marché couvert de Wazemmes, un petit attroupement de
corbeaux. Au milieu, un député-maire, sénateur, conseiller général du Nord-Pas-de-Calais, archevêque socialiste, premier Premier ministre sous Mitterrand Ier, bourgmestre avec cour féodale. C'est ça, Lille? Photo quinquin pour gazettes du Nord? Non. Et oui.
Non. La rue des Postes est trop sale pour ses chaussures laquées et son costume platine. Poubelles et façades arts-nouveaux sont noircies par le passage des camions-bennes de la Ville. Pour faire office d'espace vert, un lopin d'herbes parsemées de détritus périt à côté de la Sécu. Des culs sur pattes. Dupes. Père invisible mais omniprésent. Le petit mot de l'aumonier: «Courage!» Pierre trop visible. Pierre morose. Je ne le connais pas. Je le subodore. La vieille ville s'effondre. Par soubresauts. L'Aéronef, de l'ancienne salle de bals aux 100 guitares, s'enfonce. Euralille aussi. Le maire ordonne de réintégrer la tour infernale: Euralille. L'Europe. L'an 2000. Les Jeux olympililliques. Vieille modernité. Liège du Sud.
Elle est où, la verdure? Dans le coeur des Lillois. Dans sa volonté de soleil. Après la pluie" Dans ses mains, qui en cherchent d'autres. Mieux. Dans ces quatre bises si précieuses qu'on alterne sur chaque joue. Et quelles joues! Joues de Jocelyne, de Rachida, de Jean-Claude. On chauffe. On pleure. On rit. On minaude. On engueule. On «zwans»: «Les bourgeois, c'est comme des cochons.» La bière comme culture. La bière comme religion. La bière comm