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Libération

KOSOVO. Aux limites de la province, les tensions sont attisées à l'est par la guérilla albanaise, et au nord par les Serbes.""Les Albanais savent qu'ils n'ont rien à faire ici. Les habitants du territoire sous contrôle serbe continuent de vivre au rythme de Belgrade et réclament des «cantons» ethniques.

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publié le 22 mars 2000 à 23h22

Leposavic, envoyé spécial.

Chicanes, barbelés et blindés, postes d'observation, casemates sans cesse durcies, sentinelles et patrouilles, la débauche de moyens déployés par les forces françaises aux abords des deux ponts sur l'Ibar renvoie à d'autres images de siège. Mitrovica est une ville divisée par sa propre guerre froide, coupée par la haine ethnique plus sûrement que par sa rivière, un clapotis boueux considéré comme la frontière naturelle entre le réduit serbe, au nord, et la majorité albanaise, au sud. Pour les habitants des deux communautés, passer d'une rive à l'autre reste une aventure malgré la présence massive de militaires occidentaux sur chacun des points de franchissement théoriques, rebaptisés «check point Serbie» par des esprits chagrins qui ne peuvent s'empêcher de penser à ce que fut une vie de Berlinois.

Dans la caverne balkanique, les images ne valent que pour ce qu'elles sont. Des symboles. Que le curieux suive le courant de l'Ibar, partant du pont central. Après quelques centaines de mètres à travers les friches industrielles, il se retrouve sur la route principale qui relie toujours Pristina à Belgrade en passant par la Serbie occidentale. Et là, pas de soldats, pas de barrages, pas même un panneau indiquant l'entrée en zone serbe. La voie est libre, qui serpente à flanc de montagne, longeant des villages endormis entre leurs vergers plantés au cordeau sur les riches terres alluvionnaires du fond de la vallée et les forêts de chênes, de sapins, qui co