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Libération

KOSOVO. Construire la démocratie, une gageure quand la coexistence est impossible et les violences quotidiennes. La difficile reconversion des combattants. Sur les 25 ooo anciens de l'UCK, seuls 3000 seront intégrés à la future armée du Kosovo (TMK).

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publié le 22 mars 2000 à 23h22

Mitrovica, envoyé spécial.

Sur l'écran neigeux de l'antique poste de télévision, des pompiers varois semblent combattre un feu dans le blizzard. Les couleurs de la vidéo ont disparu, perdues dans les circuits usés de l'appareil, et malgré ses efforts, Stéphane Sargicomo peine à captiver son auditoire. Au vrai, la tâche est rude pour ce soldat du feu venu de Montauroux qui, avec les moyens du bord, doit convaincre une centaine d'anciens maquisards de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) que lutter contre l'incendie, en temps de paix, n'est pas une mission déshonorante pour un militaire. A la fin de ce premier contact, le bilan reste mitigé. «Les seuls trucs qui leur plaisent bien, se sont les hélicoptères ou les gars qui descendent des parois en rappel.»

Depuis le début de la semaine, ils sont 24 professionnels de la Sécurité civile française, répartis dans toute la province, volontaires pour participer au futur Corps de protection du Kosovo (TMK), un organisme mis sur pied par la communauté internationale pour tenter de ramener à une vie moins belliqueuse les guérilleros issus de la rébellion. Et les anciens combattants traînent un peu la patte qui, à l'instar de Dougajin, considèrent «devoir constituer le noyau entraîné de la force de défense dont aura besoin le Kosovo indépendant».

«Notre formation est adaptée à l'objectif qui consiste à créer une structure civile de réponse aux situations d'urgence», rappelle Mike Pilinger. «Seulement, il reste beaucoup à faire avant que la