L'usine Shiseido d'Ormes, près d'Orléans, ne ressemble à rien de
connu... surtout dans la zone industrielle, où elle est installée. Son toit en aluminium couleur vieux rose, ses lignes courbes, l'absence de voitures devant la façade détonnent nettement. Et pourtant, 150 salariés travaillent dans cette unité flambant neuve du groupe cosmétique japonais. Tous les jours, des palettes entières de parfums Jean-Paul Gaultier ou Issey Miyake quittent les chaînes de fabrication.
Pas dans n'importe quelles conditions. Tout, de la couleur des murs aux flux de production et jusqu'aux lieux de pause, a été pensé selon trois exigences: «La préservation de l'environnement, l'excellence industrielle dans un cadre de vie agréable.» Ce code de conduite n'a pas été créé de toutes pièces par un architecte ou un cabinet conseil. «Nous avons eu une démarche de conception en interne, et confié aux architectes un plan détaillé de ce qu'on voulait», explique Daniel Guillermin, le directeur général de Shiseido France. «On a fait des groupes de travail et on a demandé aux gens comment ils voyaient l'usine idéale». Résultats: de la lumière, pas de gestes pénibles, pas de poubelles qui traînent, pas de course après le flacon manquant, etc...
Aidés d'un consultant, Daniel Guillermin et le directeur du futur site d'Ormes, Hervé Ronsin, consignent les desiderata dans un volumineux document qui sert de guide aux architectes. Reste à prouver à la direction japonaise que la voie choisie est la bonne. «On a fait