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EMPLOI. Ces boîtes où il fait bon vivre. Italie. «Unir philosophie, art et industrie». Dans les collines de Toscane, l'entreprise de cachemire Cucinelli s'est installée au coeur d'un village médiéval .

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publié le 27 mars 2000 à 23h15

Solomeo (Toscane), envoyé spécial.

La route escarpée, bordée de cyprès, transforme l'approche à Solemeo en une sorte de parcours initiatique. A la sortie de Pérouse, la ville de Pinturicchio et du Perugin, aucun panneau de signalement. Dans un silence absolu, le centre du bourg médiéval, perché sur une colline, semble jusqu'au bout préserver un secret. Derrière les portes en bois d'une grosse bâtisse, l'entreprise de Brunello Cucinelli, fondée il y a vingt-deux ans par ce fils d'ouvrier, prépare la prochaine collection 2001. Pulls, gilets, débardeurs en cachemire: près de 90 salariés s'activent dans un entrelacement de demeures, construite entre le XIIIe et le XVIIe siècle, parfaitement restaurées .

Racheté il y a douze ans, le vieux centre artisanal du petit village de Solemeo qui faisait autrefois du négoce et de la culture de blé, d'huile et de vin, transforme désormais le cachemire en provenance de Mongolie pour les boutiques de New York, Paris ou Osaka. L'activité s'est fondue dans le cadre originel: «Je me sens responsable des beautés du monde», proclame Brunello Cucinelli pour expliquer son choix. Au rez-de-chaussée se succèdent les ateliers dans un calme déroutant. Au premier étage, dans des bureaux aérés malgré l'épaisseur des parois, les services commerciaux et l'administration, protégés par des poutres apparentes. Dans le bureau de Brunello Cucinelli, une fresque médiévale, aux couleurs délicates, semble faire écho aux dégradés des échantillons pastel du cachemire.