«Après la surmédiatisation de la fin des années 80, qui a porté aux
nues les mannequins et détrôné les actrices, on est entré dans une phase de rationalisation», analyse Thierry Vannoorenberghe, secrétaire général du Syndicat des agences de mannequins (SAM). «Les prix, qui avaient explosé, ont été corrigés. Et les mannequins ont repris leur place». C'est-à-dire celle de gracieux portemanteaux. On a cru comprendre, pendant les derniers défilés du prêt-à-porter printemps-été 2000 à Paris, que les sublimes créatures qui défilent à Paris, Milan ou New York, menaçaient de se mettre en grève. Le SAM s'est fait le porte-parole de leurs revendications. L'image des mannequins leur fonds de commerce serait galvaudée. Outrageusement exploitée par les diffuseurs à l'occasion des collections, sans qu'un seul centime ne leur soit reversé. A l'heure de la multiplication des chaînes et de l'explosion de l'Internet, la redéfinition de certains droits individuels semble en effet légitime. A fortiori dans une profession où les carrières sont très éphémères. Car c'est une évidence, le corps des mannequins est leur seul outil de travail. L'objectif d'une «carrière» consiste donc à engranger un maximum de revenus en un minimum de temps. Le temps, leur pire ennemi, doit être à tout prix capitalisé.
Dans une agence parisienne, une jeune fille belge fait admirer sa nouvelle coupe de cheveux. Son booker tombe en pâmoison devant elle. Il en parle comme d'un «diamant pur». Cette jeune fille vaut do