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Libération

A Onze mois des municipales. Deuxième étape d'un tour de France des villes. Toulouse. Zebda, les partisans du chant.

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publié le 7 avril 2000 à 0h13

Après plus de dix ans d'artisanat, leurs airs de gavroche avec

l'accent ont conquis la France: doublement récompensés aux récentes Victoires de la musique (meilleur groupe et meilleure chanson pour Tomber la chemise, qui s'est écoulé à 750 000 exemplaires), les Toulousains de Zebda n'en oublient pourtant pas leurs convictions. Bien à gauche. Dans la ville rose, ce militantisme se propage par le biais d'une association non subventionnée, le Taktikcollectif, qui organise des débats, produit des concerts et sort des disques. Comme Motivés, compilations de chants de résistance (du Chant des partisans à Bella Ciao), paru il y a trois ans, avec le parrainage de la Ligue communiste révolutionnaire, de Lucie Aubrac et de Bernard Thibault (CGT)" L'album a si bien rempli sa mission (redonner de l'ardeur musicale et militante aux manifs) que, encore aujourd'hui, la plupart des défilés s'orchestrent au rythme festif de Motivés. Ce fut le premier succès du Zebda «politique», celui qui travaille discrètement avec le DAL, les collectifs des sans-papiers ou Ras l'front. L'âme du groupe (sept personnes) se partage entre Moustapha, Magyd et Hakim (photo), trois trentenaires d'origine algérienne qui veulent à tout prix éviter les clichés. «Au fond, les gens n'admettent pas qu'on puisse être musulman, maghrébin ET français.» De son premier fait d'armes (la chanson le Bruit et l'odeur, qui raillait le discours de Chirac sur le même thème), au dernier (Tomber la chemise), Zebda a finalement réussi