Pas assez d'offres pour le nombre de demandes, l'administration
pénitentiaire cherche à créer des emplois nouveaux. Et se tourne vers l'extérieur. Prospection, mailing, salons professionnels de la sous-traitance, brochures: pour draguer les entreprises privées, elle utilise les méthodes" du privé. Dans chaque région, un responsable est chargé de «vendre» le travail pénitentiaire à des clients potentiels. «Pour assurer cette mission, explique-t-on au centre de détention de Montmédy, il faut s'adapter aux exigences économiques du marché.» L'établissement a misé sur la qualité, démarche longue et coûteuse. D'autres ont opté pour des méthodes moins contraignantes. Mais, dans l'ensemble, cette conversion au privé est freinée par de nombreux obstacles: vaincre les peurs des entreprises peu attirées par un milieu souffrant d'une mauvaise réputation, surmonter les blocages du personnel pénitentiaire pas toujours convaincu des bienfaits du monde de l'entreprise. La difficulté est aussi architecturale: les prisons sont souvent installées dans des locaux vétustes et exigus, difficiles d'accès et peu adaptés aux exigences du flux des marchandises. D'autres sont de véritables forteresses où seule compte la sécurité.
Aujourd'hui, plus de 10 000 détenus, sur un total de 52 000, travaillent pour le compte de sociétés privées. Conditionnement, façonnage, mise sous pli de publicités, il s'agit le plus souvent de travaux répétitifs, très peu qualifiés, sous-payés. Si le travail n'est plus obl