Vivre cent ans et plus" Ce chiffre rond a quelque chose de magique, qui fait des centenaires des héros ou, plus souvent, des héroïnes, puisque ce sont surtout des femmes. Le cap des 100 ans évoque une sorte d'éternité. Cette longue vie témoigne d'un niveau de vie meilleur, d'une médecine plus performante. Mais il faut l'accompagner d'une organisation sociale capable d'accueillir les personnes très âgées et de donner du sens à leur vieillesse prolongée. On en est loin.
Autrefois, à 50 ans, on était vieux; aujourd'hui, on n'est qu'au milieu de sa vie. Il est temps de comprendre que c'est une révolution complète. Les risques viennent du retard des mentalités sur l'évolution sociale, de la dévalorisation persistante de la vieillesse, de la peur croissante des vieux, qui s'exprime par exemple dans la crainte qu'ils ne coûtent trop cher" Le danger est aussi d'aller vers de plus en plus d'inégalités, en réservant la prolongation de la vie à ceux qui bénéficient des meilleures conditions de vie et auront les moyens de se payer de l'aide. Et on risque d'oublier les autres, les plus nombreux, ceux dont on cache la misère. Faut-il rappeler que, si la pauvreté a diminué parmi les plus vieux, elle n'a pas disparu, et son taux est encore plus important parmi les plus de 75 ans que dans l'ensemble de la population (14% au lieu de 11%). Beaucoup de femmes, veuves de plus de 80 ans, ont des revenus très bas.Leur santé, leur solitude les fragilisent. Aujourd'hui, la plus grande partie de l'ai