Soit un vieux lecteur: dans les livres depuis l'enfance; qui a lu, lit, espère lire encore beaucoup de livres, des romans, des essais, des poèmes, que sais-je: lire de gros livres lourds dans les bibliothèques, des livres de poche dans les trains, les cafés, les aéroports, les jardins, etc. Depuis quelques années, avec inquiétude, il entend dire autour de lui que le livre est dépassé, qu'il s'en ira rejoindre, au cimetière des vieilles technologies, la pierre écrite des tombes antiques, le papyrus d'Alexandrie, le parchemin médiéval ou l'in-folio Renaissance que la coutume, vieillie, de parcourir des lignes imprimées sur du papier va disparaître: ne verra plus de livres que dans les musées. L'écran sera tout.
Et voilà qu'on lui promet le livre électronique. Qu'est-ce donc que cela? N'est-ce pas une contradiction dans les termes, comme de calculer sans calculette dans l'école enfin réformée? Il semble que non. Renseignement pris, la technique est prête, ou presque. Ce n'est qu'une question de temps. Il est vrai qu'entre le moment où le procédé technique existe pour quelque alléchante innovation et celui où on peut se procurer l'objet simplement, à des prix, non prohibitifs, il peut se passer pas mal de temps. Le lecteur en question (moi) n'étant plus jeune, il ne faut donc pas exclure l'hypothèse qu'il est un peu trop tard pour lui. Mais rien n'interdit de rêvasser.
J'imagine donc ceci: un livre (électronique) qui ressemble à un livre (papier). Il a un format de livre (il peut