Patricia, 34 ans, est une habituée des contrats à la journée. Depuis
trois ans, elle travaille dans l'hôtellerie restauration, dans la région de Clermont-Ferrand, dès que son patron l'appelle.
«J'ai commencé à faire des extra à la journée quand je me suis retrouvée au chômage. Mon mari travaille, mais il fallait que je l'aide financièrement pour payer la maison. Une amie m'a raconté qu'elle faisait de temps en temps le service dans un restaurant de la région, et que c'était un moyen de gagner un peu d'argent quand on n'a pas de qualification. Elle m'a fait rentrer chez son patron, un dimanche, pour faire la plonge. De 7 heures du matin à minuit et demi, je me suis retrouvée dans la vapeur, les assiettes sales, les marmites brûlées. C'était assez dur physiquement, mais j'ai reçu 400 F le soir même. Je suis rentrée toute contente à la maison, avec mes billets en poche. Seul problème, je ne savais pas quand j'allais travailler à nouveau. Avec les extra, on gagne un peu de sous, mais on ne sait pas quand on va recommencer. Moi, j'attends en principe que le patron m'appelle. Mais, pendant les grands week-ends, les vacances ou les jours fériés, quand je sais qu'il y aura du boulot, alors je téléphone. J'arrive à faire parfois deux ou trois jours de suite, jamais plus. Mon salaire n'est donc qu'un appoint. Ce n'est pas un problème tant que mon mari a un boulot. Si j'étais seule, je crois que travailler comme ça, ça ne serait pas possible. On ne gagne pas assez et on ne peut pas s'or