Vanessa, 32 ans, est assistante de production. Elle organise des
tournages pour une émission de télévision, constitue des équipes de cameramen, ingénieurs du son, éclairagistes en fonction des besoins. Elle a été intermittente du spectacle longtemps. Mais depuis qu'elle travaille pour M6, elle a changé de statut. On lui a proposé un «contrat de grille», elle n'est plus inscrite aux Assedic du spectacle.
«Tout compte fait, je crois que j'étais mieux en vraie intermittente. C'est un statut précaire, mais plus clair. Au moins, on le sait. Aujourd'hui, j'ai une certaine sécurité de l'emploi. Je travaille de septembre à juin. Dix mois de boulot assurés. Mais c'est une sécurité toute relative. Dix mois passent vite. Tous les ans, mon contrat est remis en question. On ne sait jamais si l'émission va rester à l'antenne. La mienne est diffusée depuis quatre ans, c'est long pour une émission. J'entends dire dans les couloirs qu'elle va sauter à la prochaine rentrée. Notre producteur ne nous a encore rien confirmé. Si cela devait arriver, je ne sais pas du tout où j'irai frapper. J'ai commencé à passer des coups de fil aux copines sur d'autres émissions, mais tout le monde s'accroche à sa place. Et tout le monde partage le même doute en ce moment. C'est tous les ans la même angoisse à l'approche du printemps. Je n'ai encore rien prévu pour mes vacances, je me sens en suspens. Si j'ai du boulot l'an prochain, c'est sûr, je pars avec des potes en Espagne. Mais sinon? L'incertitude, c'