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Libération

EMPLOI. Salariés de l'éphémère. Biennal: le contrat de chantier. Un CDI frère du CDD. Le contrat de Gilbert dépend des commandes de son entreprise.

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publié le 2 mai 2000 à 0h39

Son «contrat à durée indéterminée de chantier», Gilbert l'a reçu il

y a deux ans par la poste. La Socotec, l'entreprise de contrôle et de certification pour laquelle il travaille, lui joignait une lettre: ledit contrat venait remplacer le CDD de 6 mois qu'il avait signé. Depuis lors, Gérard travaille pour la Socotec" avec l'oeil rivé sur Gaz de France. Son contrat de travail est en effet indexé sur les commandes que l'opérateur public passe à son employeur. Celui-ci a obtenu un marché pour certifier conforme 150 000 logements aux normes exigées pour le branchement du gaz. «On nous a dit: c'est un contrat de deux ans, qui sera peut-être renouvelé. Ou peut-être pas. On n'avait pas les billes.» Depuis 1998, Gilbert, et 93 autres jeunes sillonnent les agglomérations du sud de la France, visitent les appartements, inspectent les installations. Et s'adaptent. Moins de visites à faire dans sa région d'origine? Gilbert est contraint d'aller travailler «à 200 km de là pendant deux ans, peut être plus» et de déménager. «Un peu dur. Je ne peux faire aucun projet à long terme, comme acheter un logement, puisque je ne sais pas quand se termine mon contrat.» Malgré tout, la Socotec, qui compte 2 600 salariés en fixe est «une bonne entreprise», et il aimerait avoir davantage de contact avec elle. «Nous, on est les Gaz de France», ou encore les «gaziers». «On ne côtoie jamais les collègues en contrat stable, nous recevons nos plannings par fax (installé à son domicile par la Socotec), les p