Plus que la durée du contrat de travail indéterminée ou limitée
dans le temps , c'est la nature des garanties apportées qui différencie le plus les pays européens. Au Royaume-Uni, champion de la précarité, le contrat à durée indéterminée (CDI) est pourtant la règle générale. Le travail temporaire n'y représente que 7% de l'emploi total. Mais comme les employeurs peuvent modifier les conditions des CDI et même les rompre avec une relative facilité, l'intérêt d'en limiter la durée est pour eux très relatif.
A l'inverse, en Allemagne et plus encore dans les pays scandinaves, les garanties collectives apportées par le contrat de travail sont importantes. Après un congé de longue durée pour élever un enfant ou suivre une formation, par exemple, un salarié retrouve automatiquement son poste. Les restructurations industrielles et la crise des années 80 ont cependant multiplié les emplois de services et les «petits boulots» souvent assumés par des immigrés, notamment en Allemagne. Du coup, la disparité entre emplois traditionnels et emplois atypiques est très forte.
Les pays les plus protecteurs comme la Suède ont imposé la requalification des CDD en CDI lorsqu'un salarié effectue une succession de missions chez le même employeur. Mais la montée du chômage entre 1980 et 1995 a conduit nombre de pays à se montrer moins exigeants sur les conditions d'emploi de travailleurs temporaires. Et quand le CDD est fortement encadré, l'intérim l'est en général moins.
Si, dans l'Europe du Nord-O