Pour un peu, on l'envierait. Franck est saisonnier. Il travaille aux
remontées mécaniques à Courchevel, quatre mois l'hiver, deux mois l'été. Entre les deux, il est plâtrier. Dit de cette manière, il n'a pas l'air «bien loti». Mais raconté par lui, «c'est la belle vie». Les remontées mécaniques, même en version saisonnier, ça vaut son pesant d'avantages. A Courchevel, en tout cas. «Le plus dur c'est d'y rentrer, les places sont chères et réservées en priorité aux locaux», explique cet originaire du Var passé à travers les mailles du recrutement il y a cinq ans, grâce à une solide expérience du métier: «J'avais fait des saisons comme perchman ailleurs, dans les Alpes et les Pyrénées.» Depuis, il travaille, certes en CDD, seulement six mois par an, mais à la manière d'un permanent.
La société d'économie mixte qui gère les remontées des Trois Vallées, dont celles de Courchevel, soigne son petit personnel. «Au bout d'une saison pleine (été et hiver), nos contrats sont automatiquement renouvelés, sauf faute grave.» Tout saisonnier qu'il est, Franck est en plus actionnaire de l'entreprise: «Ils ont créé un fonds commun de placement.» Il est aussi régulièrement formé, «à la sécurité, à l'accueil», et encouragé à évoluer. «Celui qui veut passer un permis télésiège ou télécabine peut tout à fait le faire s'il a le niveau. Ici, tout l'encadrement est composé d'anciens, à l'année, ou même de saisonniers.» Son employeur, dit-il, a tout intérêt à fidéliser ses saisonniers, pour ne pas avo