Menu
Libération

EMPLOI. Salariés de l'éphémère. Ultraflexibilité. La durée du contrat proposé par le Medef serait indexée sur les besoins de l'entreprise.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mai 2000 à 0h39

En 1983, le CNPF ne s'appelait pas encore le Medef, mais il avait

déjà des idées. Yvon Gattaz, le président de l'époque, avait trouvé une formule qui parlait d'elle-même: les Enca, emplois nouveaux à contraintes allégées. Ces contrats de travail, qui n'ont jamais vu le jour, avaient pour principale caractéristique de pouvoir se passer de l'autorisation de l'inspecteur du travail en cas de rupture. Facile à comprendre, on était en plein «tournant de la rigueur», le chômage grimpait en flèche à coups de plans sociaux massifs.

Sept ans plus tard, l'autorisation administrative de licenciement a disparu, le chômage décroît, le patronat a changé de nom et de formules: les Enca sont devenus les contrats «de mission», «de projet», ou encore les contrats «à durée maximum». Le Medef et les organisations syndicales négocieront à partir de demain à leur sujet (lire ci-dessous). De quoi s'agit-il? Le 28 mars, le patronat a présenté aux syndicats ses voeux en matière de contrat de travail. Actuellement, les CDD, contrats à durée déterminée, sont encadrés par des contraintes de temps (dix-huit mois maximum) ou d'objet (remplacement ou surcroît de travail). En version Medef, ils seraient calibrés sur le temps nécessaire «au lancement d'un produit, au démarrage d'une nouvelle activité, à l'implantation d'une nouvelle unité, au lancement ou au développement d'un service en ligne». Ça, c'est pour le «contrat de projet»: une adaptation totale au carnet de commandes de l'entreprise. Pour l'autre,