Malgré la tempête et la chute sensible des cours du bois qui s'est
ensuivie (de 20 à 40% selon les espèces et les situations), le prix du bois à la sortie des scieries n'a pas baissé, comme le confirme l'ONF (l'Office national des forêts). Dans le secteur des constructions bois, le constat est général. Les poutres, qui servent à ériger la structure de la maison et à monter la charpente, les panneaux en bois des murs, les parquets" sont restés aux mêmes tarifs qu'avant la tempête. «On paie toujours la même chose», témoigne Jean-Pierre Hamon, ancien prof d'histoire-géo, créateur d'une entreprise qui construit une vingtaine de maisons en bois par an.
La situation est paradoxale, puisqu'en deux nuits la tempête a saigné les massifs forestiers français: près de 140 millions de mètres cubes de bois ont été cassés ou jetés à terre, les 26 et 27 décembre 1999. Cette quantité de bois balayée par des vents cycloniques correspond à deux ans et demi de récolte. En période normale, les coupes représentent en effet 55 millions de mètres cubes par an.
Régulation du marché. Malgré ces chiffres, la catastrophe est davantage économique qu'écologique. D'une part, la croissance naturelle de la forêt française (80 millions de mètres cubes par an) va rapidement compenser les destructions provoquées par les vents. D'autre part, le reboisement avec des jeunes pousses va permettre de régénérer d'anciens massifs. En revanche, les propriétaires de forêts publics ou privés subissent la baisse des cour