La consultation «souffrance et travail» de l'hôpital Max-Fourestier,
à Nanterre, existe depuis deux ans. Mais reste unique en son genre. C'est le seul endroit, en France, où des psychologues du travail procèdent à des expertises et émettent des avis sur des cas de harcèlement moral, mal identifiés par des médecins du travail peu formés. Un avis qui peut, si la situation le justifie, servir à déclencher une procédure de licenciement du harcelé pour cause de «danger immédiat». Pour les victimes, c'est enfin la reconnaissance.
Dominique a bénéficier de l'aide d'un de ces experts pour régler sa situation fin avril. Depuis cinq ans, cette femme de 35 ans, employée dans un hypermarché de la banlieue parisienne, se disait victime de harcèlement. Chargée des relations avec les fournisseurs au rayon bazar, de la saisie informatique, de la manutention, elle était la seule femme d'une équipe de quinze gestionnaires. D'emblée, elle a eu des problèmes relationnels avec son chef de rayon. Tutoiement, agressivité, culpabilisation. L'après-midi, il l'appelait dans la réserve et démarrait sa litanie. Avec les autres, il agissait de la même façon, mais se faisait remballer.Elle passe de rayon en rayon selon les besoins. Elle ne fait plus que de la manutention. L'histoire n'intéresse pas les syndicats. Les autres employés se taisent et craignent de devenir le prochain bouc émissaire. Et puis Dominique n'est pas très sympa. Imperturbable, le médecin du travail signe des arrêts maladie. Le médeci