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Libération

Emploi. Le virage de l'autoformation. Le virtuel au secours du solo.

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publié le 22 mai 2000 à 0h54

L'internet débarque en guest star dans le secteur de la formation.

Il pourrait, dit-on, révolutionner le genre: permettre de se former plus, plus vite et mieux en entreprise. Et y compris chez soi, ce que 64% des Français, à la faveur des 35 heures, se disent prêts à faire, sans pour autant passer à l'acte (1). Pour l'instant, à peine 700 000 individus entreprennent chaque année une formation à titre personnel. Des marginaux, comparés aux 10 millions de stagiaires par an du marché de la formation continue, des salariés, des demandeurs d'emploi, etc (2). Parce qu'étudier pour son propre compte lorsqu'on n'a plus l'âge de le faire, reste très difficile en France. Encore plus lorsque «l'étudiant atypique» ne possède aucune garantie de pouvoir monnayer son diplôme bûché en cours du soir, sur le marché du travail ou dans son entreprise. En France, l'autoformation ne décolle pas. Faute de moyens - c'est cher -, parce que l'offre de formation n'est pas adaptée - elle reste trop centrée sur le diplôme, trop contraignante -, et que la promotion sociale, grosse motivation de ceux qui bûchent en solo, n'est pas toujours au rendez-vous après l'effort. «Pour l'instant, soit on profite d'un congé individuel de formation dans le cadre de son travail, et on vise une promotion ou on obtient un nouveau poste. Soit on se forme tout seul, sans aucune assurance», explique André Gauron, économiste (3). Pour lui, même les diplômes d'ingénieur du Cnam (Centre national des arts et métiers) que l'on