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Libération
Interview

Emploi. Le virage de l'autoformation. Les chemins de croix de la vieille école. L'infirmière devenue responsable de formation.

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publié le 22 mai 2000 à 0h53

Isabelle Dauvillier, 35 ans, célibataire, infirmière hospitalière de

1986 à 1995, est aujourd'hui responsable de formation au centre hospitalier Paoli-Calmettes de Marseille. Elle se dit parfaitement épanouie dans son nouveau métier.

«J'ai trouvé le travail qui me plaît, avec lequel j'aide les autres, et je gagne bien ma vie. Pour décrocher ce poste, il m'a fallu retourner sur les bancs de la fac pendant trois ans. Je crois que sans conviction, rien n'est possible. C'est d'ailleurs ce que je dis aux personnes que je reçois aujourd'hui comme responsable de formation.

«Je suis quelqu'un de très curieux. J'aimais mon métier d'infirmière mais je ne me voyais pas faire ce travail toute ma vie. J'avais besoin de m'aérer les neurones. D'ailleurs, quand j'allais en cours, je buvais tout ce qu'on me disait. Je ne me sentais pas différente des autres étudiants.

«C'est un ami instituteur qui m'a parlé de la filière des sciences de l'éducation, ça m'intéressait. J'ai obtenu une dérogation pour entrer en licence. J'avais fait une demande de formation d'infirmière clinicienne à l'hôpital qui m'avait été refusée. J'ai obtenu "en compensation que la direction du personnel m'octroie quelques jours "d'absence. J'avais besoin d'un mercredi sur deux puisque la majorité de mes cours était regroupée ce jour-là. A l'époque, je travaillais douze heures par jour sur cinq jours. Mes collègues ont joué le jeu. Elles ont accepté de ne pas poser leurs jours de récupération le mercredi. Moi je leur laissais