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Libération

Emploi. Le virage de l'autoformation. Les chemins de croix de la vieille école.

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publié le 22 mai 2000 à 0h53

Se former seul ou se reconvertir" A peine 700 000 personnes tentent

l'aventure chaque année. A peine, car ces solos ne représentent en France que 6% des adultes formés (1) dans une année, alors que les sondages (2) révèlent qu'à la faveur des 35 heures, 64% des Français sont prêts à se former hors de leur temps de travail. Il y a donc un hic, ou plutôt plusieurs. D'abord, seul 37% des interrogés sont prêts à envisager de payer le coût de leur formation, et encore partiellement. Une formation longue coûte en moyenne 100 000 francs" Très peu peuvent se permettre un tel investissement sans un coup de pouce de leur entreprise ou une assurance de décrocher un job plus intéressant derrière. Car la formation professionnelle, lorsqu'elle est utilisée à titre personnel, sert essentiellement d'ascenseur social à ceux qui n'ont pas eu de diplômes à la base. Ceux qui entreprennent une formation pour leur plaisir sont minoritaires ­ trop chère, trop mangeuse de temps. Et puis l'offre de formation n'est même pas adaptée à ces stagiaires-là, puisqu'elle est essentiellement diplômante. Or les entreprises ne jouent pas le jeu d'encourager l'initiative individuelle en matière de formation: le congé individuel de formation qui permet de sortir se former tout en touchant 80% de son salaire reste sous-employé.

Seules 25 000 personnes bénéficient d'un CIF (congé individuel de formation) chaque année. La moitié des demandes est refusée. La proportion d'élus est en constant recul. Et seule la moit