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EMPLOI. Les «Dix», syndicalistes, fonctionnaires territoriaux, s'estiment harcelés depuis qu'ils ont occupé la mairie en janvier 1996. La mairie d'Alès vue du placard.

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publié le 22 mai 2000 à 0h53

Ils sont dix à mener un combat qui tourne au vinaigre. Dix

syndicalistes CGT, employés par la municipalité d'Alès (Gard). Le mardi 30 janvier 1996, ils ont occupé la mairie avec le personnel à l'occasion des grèves contre la réforme de la Sécurité sociale. Le rassemblement a mal tourné. Grenades lacrymogènes, échanges de coups, élus «séquestrés». La police est intervenue dans la soirée. Les élus ont porté plainte. Depuis, quatre années se sont écoulées mais les Dix d'Alès sont toujours bloqués dans une impasse. Placardisés. Le 9 avril 1999, le tribunal correctionnel les a condamnés pour séquestration, à des peines allant de 6 à 12 mois de prison avec sursis, et à des amendes de 5 000 à 10 000 F (1). Ils ont manifesté à plusieurs reprises. Créé un comité de soutien (présidé par Didier Daeninckx, où figurent Léon Schwartzenberg, Jean Ferrat et Albert Jacquard). Edité des affiches avec leurs photos («10 criminels?»). Grimpé sur le Mont Blanc pour y déployer une banderole peinturlurée de ces mots: «Pour le vent l'aurore et la liberté». Publié un livre, écrit par trois mains syndicales qui ne font pas partie des condamnés (2). Ils y disent leur long combat contre le système mis en place par le maire Max Roustan (DL) - élu en juin 1995-, qui veut les réduire au silence. Ils y racontent par le menu les traumatismes qu'ils ont subis. Ces mises au placard qui les ont rendus malades. Outre les Dix, d'autres employés de la mairie se sont joints pour livrer des témoignages poignants. «