Menu
Libération
Portrait

Profs. Pourquoi le malaise. Cathy, la «spécialiste des classes difficiles». Quinze ans d'ancienneté. Professeur de français à Guyancourt.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mai 2000 à 0h46

La lampe de poche sous les draps, la nuit, pour voler quelques pages

d'Alexandre Dumas au sommeil, quand l'extinction des feux a été prononcée par les parents. Petite fille, Cathy Realini l'a fait. Alors elle n'en veut pas à ses enfants quand ils en font autant. Passion familiale. «Mon père était médecin, ma mère enseignante dans le technique" J'ai passé un bac scientifique en pensant à médecine, puis j'ai choisi lettres par goût pour la lecture.» Elève «moyenne mais travailleuse» à Calais, Cathy est reçue en prépa à Faidherbe, le grand lycée lillois, alors qu'elle voulait «buller en fac». Hypokhâgne de «bosseuse», khâgne redoublée, elle intègre l'Ecole normale supérieure de Sèvres, creuset de l'élite scolaire républicaine. Une première année «affreuse» ­ «je me sentais comme la provinciale de service» ­, puis les choses s'améliorent. Jusqu'à ce que l'itinéraire tracé d'avance de la jeune-fille-de-bonne-famille-provinciale-catholique-méritante passe par la case mariage. Comme «l'amour passait avant les études», Cathy échoue à l'agrégation et surtout suit son jeune époux au Ghana, où il effectue sa coopération. C'est là, à l'université de Cape Coast, qu'elle donne ses premiers cours et «s'ouvre à complètement autre chose». Les étudiants qui s'endorment «parce qu'ils n'ont pas mangé», ceux qui écrivent au crayon papier «parce qu'ils gardent leur unique stylo-bille pour l'examen»" L'entraide et la solidarité, aussi, un peu comme à l'époque où Cathy était chez les scouts. L'habit

Les plus lus