La lampe de poche sous les draps, la nuit, pour voler quelques pages
d'Alexandre Dumas au sommeil, quand l'extinction des feux a été prononcée par les parents. Petite fille, Cathy Realini l'a fait. Alors elle n'en veut pas à ses enfants quand ils en font autant. Passion familiale. «Mon père était médecin, ma mère enseignante dans le technique" J'ai passé un bac scientifique en pensant à médecine, puis j'ai choisi lettres par goût pour la lecture.» Elève «moyenne mais travailleuse» à Calais, Cathy est reçue en prépa à Faidherbe, le grand lycée lillois, alors qu'elle voulait «buller en fac». Hypokhâgne de «bosseuse», khâgne redoublée, elle intègre l'Ecole normale supérieure de Sèvres, creuset de l'élite scolaire républicaine. Une première année «affreuse» «je me sentais comme la provinciale de service» , puis les choses s'améliorent. Jusqu'à ce que l'itinéraire tracé d'avance de la jeune-fille-de-bonne-famille-provinciale-catholique-méritante passe par la case mariage. Comme «l'amour passait avant les études», Cathy échoue à l'agrégation et surtout suit son jeune époux au Ghana, où il effectue sa coopération. C'est là, à l'université de Cape Coast, qu'elle donne ses premiers cours et «s'ouvre à complètement autre chose». Les étudiants qui s'endorment «parce qu'ils n'ont pas mangé», ceux qui écrivent au crayon papier «parce qu'ils gardent leur unique stylo-bille pour l'examen»" L'entraide et la solidarité, aussi, un peu comme à l'époque où Cathy était chez les scouts. L'habit