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Profs. Pourquoi le malaise. Enseignants par vocation mais sans illusions. Ils sont 96% à juger leur métier «difficile», mais 73% d'entre eux n'en exerceraient pas un autre.

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publié le 27 mai 2000 à 0h47

Les enseignants du secondaire sont plutôt heureux d'exercer leur

métier, mais ils ont le sentiment que la société française les récompense bien mal des efforts qu'ils se donnent et des risques qu'ils encourent. Le sondage Libération-Louis Harris dresse le portrait d'une profession attachée à ses missions (la transmission du savoir), consciente de certains de ses avantages (les vacances, le rythme de travail, la sécurité de l'emploi), mais sans illusions sur son statut social. Il désigne un malaise directement lié aux conditions de travail dans les établissements scolaires et les salles de classe: une très forte majorité des profs estime qu'enseigner est désormais un métier à risques, plus de huit sur dix ont déjà été témoins de violences, physiques ou verbales, 96% considèrent qu'il s'agit d'un métier «difficile». Le regard que les professeurs portent sur l'institution est tout aussi amer: la plupart d'entre eux jugent que l'école ne contribue plus à réduire les inégalités sociales. C'est, enfin, une critique sévère des choix politiques et éducatifs du dernier quart de siècle (collège unique, classe de seconde indifférenciée), puisqu'au premier rang des difficultés rencontrées, les enseignants placent l'hétérogénéité des classes.

En revanche, les mêmes sont attachés à une profession qui présente malgré tout plus d'avantages que d'inconvénients (pour 60% d'entre eux), et si c'était à refaire, ils le referaient (73%). Un chiffre résume cette ambivalence: il n'y a qu'une courte