Quand sa prof d'histoire-géographie lui annonce qu'elle le présente
au concours général, le «bouffon de service» autoproclamé se retrouve coincé. 1981: Laurent Clavier a 17 ans. Elève en terminale scientifique, il cartonne dans les disciplines" littéraires. Sans se départir d'une attitude de provocation permanente. Mais ce jour-là, «pour la première fois, on ne se contentait pas de me dire "c'est bien ou "c'est mal, on me parlait de moi». Ajouté au goût de la lecture d'ouvrages historiques, ce sera le déclic, mais à retardement. Une première année de fac avortée, une longue période de mutisme «qui aurait dû inquiéter pas mal de monde» même si elle est mise à profit pour lire «dix livres par semaine», un job de standardiste-réceptionniste à mi-temps, un retour à la fac" «En fait, ce qui me mobilisait le plus, c'étaient les cours de secourisme que je donnais. J'avais commencé à 16 ans. J'enseignais à des lycéens, des cadres, des secrétaires, des mômes en insertion.» Première rencontre avec la transmission, instinctivement fondée sur la pratique, la technique et la théorie venant après, en appui. «C'est resté: à l'oral de l'agrégation d'histoire-géographie, on m'a demandé si j'étais déjà enseignant.» Aujourd'hui, Laurent structure ses cours de la même façon. «Je renvoie des questions aux élèves, j'essaie de les amener à chercher; j'interviens surtout pour les guider, pour les recadrer quand ils risquent de se perdre. Ça arrive souvent quand on cherche"». Sauf en terminale où l