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EMPLOI. La menace des 35 heures payées 35. Des salaires au congélateur.

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publié le 29 mai 2000 à 0h44

A défaut de pratiquer brutalement les 35 heures payées 35, la

plupart des entreprises ont cependant profité des négociations sur la baisse du temps de travail pour faire appliquer une modération salariale drastique. Un sondage effectué en mars par la société de conseil Hay Management montre que 60% des entreprises appliquant les 35 heures ont décidé d'appliquer un gel des salaires en 1999 et 2000. Et que parmi elles, beaucoup ne se sont pas arrêtées en si bon chemin, n'hésitant pas, en plus, à toucher aux compléments du salaire. Ainsi, 40% des entreprises qui ont mis en pratique les 35 heures avec modération salariale ont décidé de supprimer des avantages annexes, mais non négligeables: la prime d'ancienneté, de rendement, les jours de pont ­ par exemple dans certaines banques ­, les heures supplémentaires grâce à l'annualisation du temps de travail. Inversement, dans les entreprises qui n'ont pas gelé les augmentations, la suppression de ces avantages est plus rare. Seules 12% d'entre elles ont touché aux «petits plus», ce qui risque d'accroître encore les écarts entre les entreprises où il fait bon vivre et celles où 35 heures riment avec mise au régime sec. Et de susciter quelques déplacements de population des unes vers les autres, surtout en ces temps de reprise. Généralement, signale Hay Management, ces restrictions touchent d'abord les salariés ayant un salaire supérieur au Smic, qui perdent du coup du pouvoir d'achat. Le sondage indique également que les revenus ont é