Trente-cinq heures payées 35 pour tout le monde. Les patrons opposés
à la loi Aubry en ont rêvé. Ce responsable d'une entreprise de transport en ambulance, par exemple: conseillé par son comptable, il décide en février de mettre ses vingt salariés au régime sec. Baisses de salaire, plus de primes, plus de Ticket-Restaurant. Ceux qui touchent le Smic restent au tarif plancher, ceux qui gagnent un peu plus voient leur rémunération plonger, parfois même en dessous du minimum légal (6 800 francs brut).«On a tout de suite déposé un recours en référé, raconte René Defroment de la CFDT de Clermont-Ferrand. Je n'ai même pas eu le plaisir de plaider. Très rapidement, la direction a retiré son projet. Elle a quand même été condamnée à payer les salaires entiers et des indemnités.» Tentative manquée donc, doublement même puisque l'entreprise a dû ouvrir des négociations qui se sont soldées par des augmentations de salaires et le retour des Ticket- Restaurant.
A l'image de ce petit patron de Clermont, beaucoup d'employeurs ont tenté d'imposer des salaires à 35 heures et ont dû reculer devant la mobilisation de leur personnel. Les questions de pouvoir d'achat restent primordiales, surtout quand les salaires sont bas. Comme dans cette PME du bâtiment où, après une grève, le PDG a non seulement cédé, mais augmenté de 10% son personnel. C'était ça ou ils allaient trouver meilleur payeur dans un secteur qui souffre de pénurie de candidats. Gels en cascade. La menace du 35 heures payées 35 a