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Libération
Interview

""La mine d'or du désert français""

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A quoi ressemble la France de la méridienne? Entretien avec le géographe Jean-Robert Pitte.
publié le 12 juillet 2000 à 3h01

a Méridienne est-elle un résumé de la France?

Sur le plan géographique, non. Mais elle révèle un certain nombre de choses et tout d'abord la vitalité des communes de moins de 500 habitants. Quand elles ont été sollicitées pour faire vivre ce tracé en organisant un pique-nique, elles ont montré qu'elles n'étaient ni ringardes, ni démodées, ni moribondes. Beaucoup ont proposé d'autres manifestations. Pour moi, cela confirme que l'intercommunalité est nécessaire pour certains aménagements - l'adduction d'eau, le ramassage scolaire... Mais quel que soit le dessin des entités fiscales ou administratives, la réalité culturelle s'exprime au niveau de la commune, y compris petite. De ce point de vue, la France a peu évolué depuis l'ancien régime: l'héritage des paroisses reste vivace. D'ailleurs, l'Eglise le sait bien. Elle a actuellement besoin de regrouper des communes pour pallier un manque de prêtres et se heurte aux incompatibilités culturelles qui opposent parfois des communes voisines.

Cette France est minoritaire et, entend-on, sclérosée. La Délégation à l'aménagement du territoire (Datar) propose des regroupements de communes drastiques. Elle estime qu'un découpage en 36 000 communes est obsolète...

Obsolète? Sclérosé? Où voyez-vous un lien social d'une telle qualité? Il se manifeste aussi bien sur le plan du civisme puisque ces petites communes comptent au moins neuf conseillers municipaux soit, dans certains cas, près de 10 % de la population. Mais vous l'observez aussi dans