C'est en effet une chose assez remarquable pour être notée, chuchotait le jeune Daf. Depuis que l'on nous bassine sur l'enrichissement pour tous, le retour de la croissance, l'émergence des nouvelles technologies, chacun, là où les mers ne connaissent pas les horaires de marée, veut, outre ses stock-options, son ponton. A la fois un rien qui flotte, et un beaucoup qui en dit long sur la réussite individuelle.
Celui-ci, parfaitement situé au pied des rougeurs pierreuses de l'Esterel, tient son rôle avec grandeur. Comment l'utiliser demandent ceux qui rêvent d'en posséder un et de s'introduire au Nasdaq? Il faut d'abord s'y rendre à la nage, indienne, brassée ou crawlée, l'objet s'en fout. Monter en sifflotant, par le petit escalier de service, là à droite, et s'allonger sur le bois chaud. La position idéale? Sur le ventre, les yeux tournés vers le large, pour mieux réfléchir à la vie.
Le rôle qu'on y tient, les ambitions qu'on y a... et le reste aussi évidemment.
Ensuite, appeler le valet, qui revient en force avec les capitaux frais. En lui demandant d'apporter quelque lecture, mais sans la mouiller. S'appesantir sur la façon dont le distingué loufiat patauge jusqu'à vous sera manquer de savoir-vivre. Ouvrir alors le mensuel, dont la Une questionne: «Etes-vous suffisamment bien payé dans votre boulot?» L'affaire prend là tout son sel. S'apercevoir que l'on ne gagne pas assez fait plutôt ringard, voire vieux siècle. Constater en revanche, que l'on est trop bien rémunéré pour dir