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Libération

Ruée sur le plus précieux des liquides

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Dans vingt-cinq ans le niveau d'eau potable atteindra un seuil critique. Saurons-nous partager de façon équitable?
publié le 29 juillet 2000 à 2h39

«L'eau pourrait bientôt être plus convoitée que le pétrole.» Ce constat d'un expert de l'Unesco est une mise en garde. Car, un peu partout dans le monde, l'eau devient un bien rare et disputé. De conférence internationale en conférence internationale, le Conseil mondial de l'eau et le Global Water Partnership, l'ONU, l'Unesco, les organisations non gouvernementales, la Banque mondiale... poussent les mêmes soupirs pour mettre en garde contre le spectre d'une pénurie de l'eau. Et puis, passé le temps des grand-messes, les participants se quittent sur de belles intentions qui engagent à tout... et ne mènent pas à grand-chose. Comme à Kyoto, ou encore à Rio, ils étaient tous au forum mondial de l'eau à La Haye, en mars 2000.

En fait, c'est l'accès à l'eau douce qui menace d'être le problème majeur du XXIe siècle. Car l'eau sous toutes ses formes ne manque pas. Elle couvre les trois quarts de la surface de notre planète. Mais sa quantité est finie. Elle ne disparaît pas, mais elle ne se crée pas non plus. Au total, les réserves mondiales sont estimées à 1 380 millions de kilomètres cubes. 97,2 % de ce volume est constitué d'eau de mer et 2,15 % de glace, toutes deux impropres à la consommation. Quant à l'eau douce, facilement disponible, elle ne représente qu'un minuscule 0,07 % de la ressource totale, soit moins d'un million de mètre cube.

Inégalité criante entre les nations. En 1950, les réserves mondiales étaient à peine inférieures à 17 000 mètres cubes par an et par personne.