Etonnant, cette envie subite qu'ont les vacanciers de devenir à tout prix le véritable ami d'un animal!

Prenez Fernand, par exemple, qui n'a pas hésité à recueillir puis à élever un gentil passereau. Bien éduqué le piaf, quoique mal réglé, puisque toutes les soixante-deux minutes, il croit donner l'heure GMT à son admirable maître. En se posant sur le doigt avant de lâcher une fiente tiède qui peut aussi vouloir dire qu'il est tout à fait le moment de penser à autre chose. Une autre tendance forte, hélas difficile à illustrer depuis que son instigateur

­ et là nous ne plaisantons plus ­ s'est fait presser quelques cm2 de thorax par un éléphant irrespectueux, consiste à devenir le proche d'un tapir. La bête, sorte de petit cochon noir avec une courte trompe, passe pour avoir un caractère badin et primesautier. Son poil, soyeux également, fait la joie des mères de famille qui plus tard pourront le transformer en écharpe. D'autant que, et les enfants le réclament assez, le tapir se transforme aisément en baby-sitter avec plus d'un tour dans son sac. Sauf qu'il ne sait pas arrêter le four pour les pizzas. Ce qui est parfois regrettable sur un CV. En revanche, pour les parents, quoi de plus élégant que de défiler dans la station balnéaire guidés par ce cousin exotique du porc. Qui n'est jamais non plus le dernier à connaître les endroits à la mode et à avoir sa bouteille en boîte, avec son nom marqué dessus. Le tapir, et c'est sans doute son seul véritable défaut, est en effet un s