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Libération
Critique

Etoile noire.

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publié le 9 août 2000 à 3h18

«Un jour, il y eut un meurtre: un certain Stack-a-Lee

­ ou Stacker Lee, Stagolee, ou Staggerlee ­ descendit un certain Billy Lyons ­ ou Billy le lion, ou Billy the Liar (le menteur). Cette histoire, écrit Greil Marcus, l'Amérique noire ne s'est jamais lassée de l'entendre et n'a jamais cessé de la revivre, comme les Blancs avec leurs westerns...» Ce meurtre pour la provocation ou cette révolte sans revendication, serait la marque de nombreux blues, mais aussi celle des comportements de nombreux héros réels de l'Amérique d'origine africaine. Sly Stone, de son vrai nom Sylvester Stewart, Noir né à Dallas en 1944, mais élevé près de San Francisco et fondateur dans les années 60 du groupe The Family a connu ce syndrome. Il a flambé, affiché sa révolte puis a disparu. Auparavant il aura fait trembler le monde du rythm n' blues avec des musiques et des textes, avec un comportement moins commercial que les idoles Motown. Il aura été avec Jimi Hendrix une oriflamme de ce rock noir que les Blancs eurent du mal à avaler. Marcus raconte l'ascension fulgurante et la chute de Stone, et rappelle que le poésie américaine fut également noire, même si aux Etats-Unis, «"noir" n'entre pas dans la catégorie poésie. Quand Bob Dylan déclara que Smokey Robinson était le plus grand poète d'Amérique, la plupart des gens ont cru à une sorte de blague». Il lie aussi la destinée de Sly à celle de la lutte des Panthères noires. Et ayant revu en 2000 ce texte paru en 1975, il peut se permettre, dans des n