Décidément, cette manie qu'ils ont de tourner le dos à la mer. Si ça ne vous intéresse pas, restez chez vous avec votre tête de bidet luisant, c'est vrai quoi, à la fin. Bien sûr qu'il tourne le dos à la mer, regardez les traces de pas en bas à gauche dans le sable humide, et à droite des traces de quoi? Un sac posé? Les chaussures qu'il est en train de lacer? Ça le regarde, mais si le sable est humide derrière lui et les cailloux secs devant, c'est bien qu'il tourne le dos à la mer, pas à tortiller. Ou, alors, je peux me tromper. A la mer et au soleil, voyez les ricochets de lumière dans le plat du dos, à la tangente du crâne et dans les cercles blancs à la limite des cuisses et du bermuda aux manches si longues que les genoux on dirait des coudes. Bon, et s'il tourne le dos au soleil, dites-moi pourquoi il porte des lunettes de soleil? Puisque je vous le dis: il porte des lunettes de soleil. Forcément, comme il les met à l'ombre, on ne les voit pas bien, ne dépassent de ses oreilles que les pointes de plastique des branches, là où le travailleur dépose son crayon, et le fumeur empêché, le mégot qu'il finira plus tard, tout à l'heure, quand ils auront fini de nous emmerder avec leur campagne antitabac. Si ça se trouve, ce n'est pas un vrai chauve, il se rase, voilà tout, et il a l'air fin avec ce crâne en genou qui sort de son dos comme un cou de tortue de sa carapace. Dans le creux des reins monte une arborescence velue qui n'a rien d'un glabre. Et, si l'on relie les grain
Milos : L'été grec de Gladys (4/6)
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publié le 10 août 2000 à 3h20
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